Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Ville-au-valle : une famille à partager

01-02-2016

Assistante familiale depuis plus de 20 ans, Nicole Lamy accueille dans son foyer des enfants placés temporairement.

Petite, Nicole Lamy voulait avoir beaucoup d’enfants. Douze, six filles, six garçons. « Je ne sais pas pourquoi 12 ? », s’étonne-t-elle avec un sourire. « Et adolescente, je rêvais de recueillir les enfants malheureux pour les aider. Avec mon frère aîné, on voulait même acheter une maison pour pouvoir les accueillir tous ».

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Alors, devenir assistante familiale, autrement dit « famille d’accueil », a été comme une évidence pour celle qui exerçait la profession de développeuse de photos, après avoir travaillé auprès de son mari Michel dans la boucherie familiale sur Lunéville. « Lorsque nous sommes revenus dans le bassin mussipontain pour nous rapprocher de nos proches, je souhaitais être plus disponible pour ma famille tout en travaillant », raconte la maman de Yoann, qui a beaucoup d’amour à donner. Une décision accueillie avec engouement par le foyer. « Nous étions un peu plongés dedans, les parents de mon mari avaient été abandonnés et ont accueilli des enfants et notre fils voulait tellement un petit frère », sourit la neuvième d’une fratrie de 10 enfants.

En vongt ans d’assistante familiale, Nicole a ouvert son foyer à une douzaine d’enfants dans son agréable maison de Ville-au-Val. Certains sont restés quelques jours, quelques semaines, d’autres de quatre à une dizaine d’années ou dix-huit ans. Comme Arthur*, arrivé à l’âge de 3 ans et demi en 1996, il a quitté le foyer de Nicole à 21 ans.

Contrairement aux assistantes maternelles qui accueillent les bambins à la journée, les assistants familiaux accueillent, à titre permanent, « des enfants, dès leur plus jeune âge à 21 ans (maximum trois), séparés temporairement de leurs parents sur décision de justice pour une durée variant de plusieurs mois à un, deux, trois ans voire plus », explique Dominique Smail-Orth, travailleur social au service départemental des assistants familiaux du conseil départemental. « Les parents gardent l’autorité car rien n’est fait dans la rupture. Le maintien des liens est fondamental car ce mode d’accueil répond, à un moment donné, à la situation de l’enfant et le placement est toujours temporaire ».

Depuis deux ans, Nicole, à 64 ans aujourd’hui, a fait le choix de ne recevoir que des accueils d’urgence. « Etant proche de la retraite, je sais que je ne pourrai pas les suivre jusqu’au bout », regrette-t-elle. Trop consciente qu’elle sert de relais, la séparation n’en est pas moins difficile. « On est presque plus inquiet pour leur avenir que pour nos enfants ».

*Le prénom a été modifié