Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Grand-est : retour sur la journée d’étude consacrée aux mna

24-10-2017

Le 5 octobre 2017, près de 280 participants ont assisté à une journée d’étude consacrée aux mineurs non accompagnés, organisée par l’IRTS de Lorraine en partenariat avec l’ENPJJ.

Une journée d’étude intitulée « D’une jeunesse à l’autre. Transculturalité et accompagnement éducatif : enjeux et pratiques » et relative aux mineurs non accompagnés (MNA) s’est déroulée le jeudi 5 octobre 2017. Organisée par le service de la formation continue de l’Institut régional de travail social (IRTS) de Lorraine– en partenariat avec le pôle territorial de formation (PTF) Grand-Est de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle (CD54) et son réseau éducatif (REMM), le centre psychothérapeutique de Nancy (CPN) et l’association REALISE – elle s’est tenue à la Faculté de Nancy.

Cette journée d’étude a réuni près de 280 personnes, dont les professionnels du département de la Meurthe-et-Moselle ainsi que des départements limitrophes, des professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et du secteur associatif habilité (SAH), qui accompagnent et agissent auprès de ce public au quotidien. De nombreux étudiants ainsi que des stagiaires éducateurs ont aussi pu assister à cette journée riche en enseignements théoriques et en expériences pratiques.

En ouverture de cette journée Agnès MARCHAND, conseillère départementale du 54 et vice-présidente enfance, famille, santé et développement social, a tenu a rappelé le rôle du conseil départemental dans le dispositif de mise à l’abri, ainsi que l’évolution substantielle du nombre de MNA accueilli dans ce département. Pascal HARING, Directeur Général adjoint de l’IRTS a salué le travail et l’investissement de son équipe du service de la formation continue. Isabelle RENAUD, directrice du PTF Grand-Est de l’ENPJJ, a ensuite pris la parole afin de rappeler ce que développait l’ENPJJ sur la problématique des MNA en matière de formation ainsi que l’ouverture de l’ENPJJ aux acteurs de la justice des mineurs. Elle a remercié plus particulièrement les différents professionnels du comité de pilotage (COPIL) à l’origine de cette journée. « Ce que je retiens de ces instances de travail pour préparer le programme d’aujourd’hui, c’est la nécessité de mettre en place un réseau de pratiques des différents acteurs pour fluidifier et faciliter l’accompagnement de ces mineurs dans le respect de l’intérêt de l’enfant », explique Isabelle RENAUD. « Vous permettre, à vous, acteurs de terrain, professionnels des différentes institutions de croiser les regards, les pratiques et les expériences sur ce public singulier entre Transculturalité et accompagnement éducatif est l’ambition de cette journée ». A sa suite, Sylvie VELLA en tant que responsable de la Mission Mineurs Non Accompagnés (MMNA) au sein de la Direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ), est intervenue afin de présenter quelques données chiffrées en termes de nombre d’arrivées sur le territoire mais aussi sur leur provenance d’origine. Elle a pu souligner les difficultés actuellement rencontrées, notamment sur la question des délais de traitement des évaluations sociales de ces jeunes mais aussi les perspectives envisagées en termes d’articulation des différents acteurs œuvrant dans le dispositif MNA.

La matinée s’est articulée plus spécifiquement sur l’intérêt de la clinique transculturelle dans le travail d’accompagnement de ces mineurs par les interventions de Fatima TOUHAMI du Centre Babel et de l’équipe mobile d'intervention ethnopsychiatrique (EMIE) du CPN de Nancy. La question de l’interprétariat a pu être abordée par Michèle GUICHARNAUD, psychologue clinicienne de l’association MANA, au travers de sa dimension linguistique mais aussi sur la place et le rôle de l’interprète comme relais d’une pensée singulière et souvent douloureuse. Jean-Yves TRÉPOS, sociologue, a, dans son intervention, sensibilisé les professionnels sur la dimension éthique dans la spécificité de l’accompagnement de ces mineurs confrontés à l’attente et à l’incertitude de leur devenir. La seconde partie de l’après-midi s’est articulée autour de deux tables rondes sur les thèmes des enjeux et de la spécificité de la justice des mineurs et de la valorisation des pratiques des professionnels en charge de ce public MNA. Djamel FEDDA, formateur au PTF Grand-Est, a animé la première table ronde en interrogeant Sylvie Vella et Anne LEHAITRE, vice procureur du tribunal de Grande Instance de Nancy, sur les difficultés rencontrées par les magistrats dans leur exercice au quotidien. Les questions de la salle ont surtout porté sur les délais de traitement des situations par la chaine judiciaire et les difficultés que cela pouvait engendrer au quotidien pour les professionnels dans la prise en charge des mineurs.

La deuxième table ronde, animée par Patricia GÉRARD, chargée de mission au REMM, a permis de mettre en valeur les pratiques en place dans certaines structures du département 54 et notamment au REMM et au sein de l’association REALISE. Enfin, il a été question de l’insertion scolaire ou professionnelle de ces mineurs par la présence de Geneviève ROBARDEY, directrice du centre d’information et d’orientation (CIO) de Nancy, ainsi que d’enseignants d’UPE2A (Unité Pédagogique pour Elève Allophone Arrivant) sur le traitement spécifique de la scolarisation de ce public en termes d’évaluation de leurs connaissances mais aussi sur les dispositifs qui leur sont proposés au sein d’établissements de l’Éducation Nationale.