Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Un enfant sur mille battu par ses parents avant l’âge de un an en france ?

22-10-2019

Paris, le mercredi 16 octobre 2019 – Bien qu’elle soit un problème majeur de santé publique, la maltraitance envers les enfants est mal documentée sur le plan épidémiologique dans notre pays.

Dans le cadre d’un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), une équipe de l’université de Bourgogne Franche Comté a comblé en partie cette lacune en proposant une estimation de la prévalence des enfants âgés de moins d’un an hospitalisés pour maltraitance physique ainsi qu’un taux de mortalité intra-hospitalière chez ces enfants.

A la connaissance des auteurs « il s’agit de la première étude » de ce type dans notre pays.

Ces chercheurs ont utilisé les données médico-administratives hospitalières du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) et ont inclus tous les enfants âgés de 1 mois* à 1 an, résidant en France métropolitaine et en outre-mer hospitalisés entre 2007 et 2014.

Trois groupes ont été définis : le premier réunissait les enfants maltraités physiquement de façon avérée, le second les enfants possiblement maltraités, et le dernier (groupe témoin) tous les autres enfants hospitalisés.

Au total, 2 585 enfants ont été intégrés dans le premier groupe, 4 333 dans le second et 926 405 constituent le groupe témoin. La prévalence a été estimée en se référant au nombre total d’enfants de moins de un an ; l’évaluation basse a consisté à n’inclure que les sujets pour lesquels la maltraitance est apparue avérée et l’évaluation hausse a également retenu les nourrissons pour lesquels la maltraitance était suspectée. Ainsi, sur une période de huit ans la prévalence de maltraitance physique chez les enfants hospitalisés de moins d’un an a été estimée entre 0,04% et 0,11% soit plus d’un enfant de moins d’un an sur 1000.

La mortalité hospitalière de ces enfants est de 3,13% pour ceux du premier groupe et de 2,56% dans le second, ce qui est à comparer aux 0,31 % observé dans le groupe témoin.

Rappelons que ces maltraitances entraînent, en outre, un risque accru de décès prématuré à l’âge adulte.

*« Les nourrissons de moins d’un mois et les séjours hospitaliers de naissance ont donc été exclus, afin d’éliminer toutes les maladies et complications néonatales précoces. » notent les auteurs.

F.H.

RÉFÉRENCES

Gilard-Pioc S, Cottenet J, François-Purssell I, Quantin C. Estimation de la prévalence des enfants de moins d’un an, hospitalisés en France pour maltraitance physique sur la période 2007-2014. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(26-27): 526-32.

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