Walscheid | société ils ont choisi le métier d’assistant familial

18-10-2020

Séverine et Raphaël Hervier hébergent et accompagnent six enfants âgés de 20 mois à 10 ans, confiés par la justice ou suite à une demande parentale. Une mission exercée par vocation. Soudé, le couple surmonte les difficultés d’une grande famille peu ordinaire dans un environnement vert et animalier.

Par Manuela MARSAC - 06:30 | mis à jour à 16:57 - Temps de lecture : 3 min

Ils ont accueilli 24 enfants sous le toit familial, à Eigenthal, en neuf ans. Séverine et Raphaël Hervier exercent le métier d ’assistant familial. Les quadragénaires, parents de deux enfants de 18 et 22 ans, œuvrent pour l’ Aide Sociale à l’Enfance.

Ils accompagnent des jeunes confiés par la justice ou suite à une demande parentale. Actuellement, six filles et garçons, âgés de 20 mois à 10 ans, dont une en fauteuil roulant, vivent à temps plein ou partiel dans la grande maison en rondins avec vue sur la forêt.

La vocation est née à 17 ans pour Séverine Hervier. « J’ai fait un stage dans un institut médico-éducatif en Savoie et j’ai su que je voulais travailler dans l’aide médico-psychologique. » Après dix ans d’expérience aux côtés de handicapés et d’enfants en fin de vie, une période de chômage a nourri sa réflexion.

De l’envie de créer un centre pour enfants porteurs de handicap, la professionnelle a fini par s’engager dans l’obtention de l’agrément d’assistante familiale. Son époux, à la tête d’une société de construction de chalets, a abandonné son activité pour se lancer lui aussi dans l’aventure.

Nous ne devons pas dénigrer les parents et notre contrat ne nous permet pas de répondre à toutes les questions des enfants.

Séverine et Raphaël Hervier. Assistants familiaux.

Un lien fort

Appelés « tonton » et « tatie », Séverine et Raphaël Hervier ont pour mission d’aider ces enfants à grandir. Ils assument un rôle de parents sans en porter le titre. L’affect est présent, le lien est fort, les relations sont familiales, mais « nous ne sommes pas leurs parents et c’est notre devoir de leur rappeler qu’ils ont des parents. »

Qui suis-je ? D’où viens-je ? Pourquoi mes parents ne peuvent pas s’occuper de moi ? Les enfants posent des questions. « Ils ont parfois du mal à comprendre leur situation. Lorsqu’un parent ne vient pas à une visite, c’est à nous de gérer la crise. Nous ne devons pas dénigrer les parents et notre contrat ne nous permet pas de répondre à toutes les questions. C’est dur pour un enfant de se construire dans ces conditions », reconnaissent Séverine et Raphaël Hervier.

60 000 km par an

Entre les visites parentales, de fratrie, les rendez-vous chez l’orthophoniste, la psychologue, les allers-retours entre la maison et les structures, le couple effectue 60 000 km en voiture dans l’année. Partir en Corse en vacances avec toute la tribu et une remorque ne leur fait pas peur.

Le plus difficile, c’est le regard des autres, le jugement. « Les gens mettent une étiquette sur ces enfants. Ils ne sont jamais invités aux anniversaires. » La victoire du couple est de savoir que certains des enfants qu’ils ont guidés jusqu’à leur majorité poursuivent des études et s’en sortent dans la vie. Assistant familial, un métier « super valorisant. »