Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Explosion de la consommation de psychotropes chez les enfants et adolescents pour palier le manque de moyens lies a la sante mentale

06-06-2023

Le phénomène de sur-médication “ne concerne pas des cas isolés mais bien des milliers d’enfants“, s'inquiète le HCFEA (Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge) dans un rapport traitant de la santé mentale des enfants, pourtant considérée comme la “première problématique de santé publique chez l’enfant en France et au niveau international“. Pour la seule année 2021, la consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de 16 % pour les anxiolytiques, de 224 % pour les hypnotiques, de 23 % pour les antidépresseurs et de 7,5 % pour les antipsychotiques. Cette hausse de la consommation de psychotropes chez l’enfant, antérieure à la crise sanitaire, serait même “considérable“ sur les dix dernières années (la prévalence serait passée de 2,5 % à 5 % chez l'enfant) et “sans commune mesure avec les consommations observées dans les pays européens et en Amérique du nord, y compris dans les pays très prescripteurs, où l’on observe des effets de palier voire une diminution de la médication chez les plus jeunes“. “Les enfants sont nettement plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, mais aussi à la médication“. Il s'avère que la France montre “un écart considérable entre l’augmentation de la demande de soin et les capacités d’accueil et de traitement de l’enfant en France“, ce qui crée un “effet ciseau“, c'est à dire une offre pédiatrique, pédopsychiatrique et médicosociale en recul et ne permettant plus d’accueillir dans des délais raisonnables les enfants et les familles. L'attente est de 6 à 18 mois sur le territoire. Et alors que le nombre d’enfants en difficulté psychique augmente, “faute de spécialistes, la majorité des consultations de l’enfant est réalisée par le médecin généraliste“, tandis quelasituationdelamédecinescolairedelapsychique augmente, “faute de spécialistes, la majorité des consultations de l’enfant est réalisée par le médecin généraliste“, tandis que la situation de la médecine scolaire, de la PMI et de l’ensemble des acteurs du champ médicosocial “est très altérée et ne permet plus d’assurer les missions de service public d’accueil et de suivi de l’ensemble des enfants et des familles“. La situation conduirait notamment à une aggravation de l’état de santé des enfants qui seraient moins pris en charge, mais également à une augmentation des hospitalisations en urgence, des passages à l’acte suicidaires et de suicides chez l’enfant et l’adolescent... Face à “un risque avéré de substitution des pratiques psychothérapeutiques, éducatives et sociales de première intention par des pratiques médicamenteuses“, est souhaité que soient “considérablement renforcés les moyens structurels dédiés à la santé mentale de l’enfant et au déploiement d’une politique publique ambitieuse en la matière“.