Pour une cantine impayée, un assistant familial sur le point de perdre sa maison ?
04-09-2023
C’est une mésaventure dont Olivier P., assistant familial, se serait bien passé. Pour une histoire de cantine impayée, dont il assure ne pas être à l’origine, le Jeumontois risque aujourd’hui de perdre ses biens.
Jusqu’à ce matin de juin, Olivier P. n’avait encore jamais eu affaire à un commissaire – anciennement huissier – de justice. Alors, lorsqu’il a été contacté par ce cabinet d’Avesnes-sur-Helpe, la surprise a été totale. « On m’a dit que je n’avais pas réglé une facture de cantine, concernant l’un des jeunes que j’avais accueilli et qui était scolarisé à Hautmont. Sur le moment, ça m’a semblé bizarre. Mais je me suis dit que j’avais peut-être oublié cette facture, après tout ça peut arriver », raconte l’assistant familial.
« On m’a dit que le problème allait être réglé »
Mais après réflexion, le Jeumontois réalise que cet impayé de 86,49 €, majoré depuis à 120 €, n’est pas de son fait. « Quand ce gamin est arrivé chez moi, il ne mangeait plus à la cantine. » Pour le prouver, Olivier réunit un petit tas de documents prouvant que la radiation de la cantine avait bien été faite auparavant. Et qu’il ne lui appartient donc pas de régler la facture. « J’ai aussi contacté la Maison Nord Solidarité et le Département, à plusieurs reprises. On m’a dit que le problème allait être réglé. »
Des « extrémités »
Sauf que les jours passent. Et les courriers du cabinet, à la demande du collège, se font plus pressants. Le 28 juillet, l’assistant familial a la désagréable surprise de recevoir une lettre estampillée « enlèvement de mobilier et de véhicule ». Le commissaire en charge du dossier y précise « procéder sans plus tarder à la saisie en prévision de l’enlèvement et la vente » de son mobilier et de son véhicule. « Votre dossier sera ensuite éventuellement orienté en saisie rémunération pour le solde de la dette mais, au préalable, la vente de votre mobilier sera effectuée, écrit-il. Je constate qu’il est nécessaire d’en arriver à ces extrémités pour que vous vous rendiez compte (peut-être…) de l’urgence. »
« Comment on peut en arriver là pour une facture de cantine ? »
« C’est incompréhensible, souffle Olivier. D’autant que je n’y suis pour rien sans cette histoire. Comment on peut en arriver là pour une facture de cantine ? » Il y a quelques jours, deux sommes de 350 et de 100 € ont été prélevées sur son compte. « Et après ? s’interroge-t-il. Le Département me dit que les choses vont s’arranger mais quand ? En tant qu’assistant familial, on a l’habitude d’être livrés à nous-mêmes malheureusement. Mais là, ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme. Je travaille 7 jours sur 7 pour quoi, me retrouver sur la paille ? Je ne sais plus quoi faire. »
Contacté, le Département du Nord indique « être bien au fait » de la situation du Jeumontois. « Les équipes mettent tout en œuvre pour mettre fin aux procédures engagées le plus rapidement possible et ce, en lien avec le collège et l’Éducation nationale », précise-t-il.