Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Grand est : la santé mentale des adolescents est source d’inquiétude

18-04-2024

Par Fabrice Barbian

16 avril 2024

Un Guide publié dans le cadre du projet Me-Health auquel ont participé la Région et différentes associations du Grand Est, met en lumière combien la crise sanitaire a laissé des traces.

« Le projet Me-Health sur la santé mentale des jeunes, favorise rencontres et travaux constructifs entre la Région Grand Est, l’association territoriale Pep Lor’Est-CMPP54 et l’Union châlonnaise FCPE, d’une part et des partenaires tchèques, polonais, autrichiens et néerlandais, d’autre part », souligne la Région qui partage un Guide de bonnes pratiques, fruit de ces échanges.

Le document rassemble les observations qui ont entraîné des changements dans les méthodes d’enseignement et dans l’accompagnement psychologique des jeunes (13 à 18 ans), suite à la crise sanitaire.

Et force est de constater qu’elle a laissé des traces. « Les données les plus récentes de l’OCDE indiquent que dans certains pays de l’UE, le pourcentage de jeunes souffrant de symptômes d’anxiété ou de dépression a plus que doublé par rapport aux niveaux prépandémiques », précise le Guide. Ce qui est en phase avec une autre enquête publiée il y a quelques jours. Réalisée par Santé publique France auprès de 10 000 élèves du secondaire, entre 2018 et 2022, elle révèle qu’un ado sur sept (env. 15 %) présente des risques importants de dépression.

Des conséquences psychologiques, sociales et scolaires

Sur le plan psychologique, Me-Health indique que les sentiments d’anxiété et de dépression, dans certains cas, se sont intensifiés au point de provoquer une dépendance et des troubles de l’alimentation. « Les longues périodes d’isolement ont entraîné des problèmes persistants liés à l’estime de soi, et l’anxiété sociale est devenue un facteur important », précise le document. La fatigue mentale, exacerbée par l’incertitude quant à l’avenir et la peur de la maladie et de la mort, a également aggravé ces problèmes. Une fatigue mentale accrue a entraîné « un manque de motivation plus prononcé, une diminution de la créativité et de l’inspiration, et un épuisement général ».

Dans le registre social, le passage à des formes numériques d’interaction entre pairs a eu des conséquences importantes, car les adolescents sont devenus « plus sensibles aux fausses informations et aux théories du complot, qui ont tendance à se multiplier sur les réseaux sociaux ». Ils ont également rencontré des difficultés à développer leurs aptitudes à communiquer, et en particulier à résoudre les problèmes dans leurs relations avec leurs camarades. « Cela a, à son tour, entraîné des divisions supplémentaires et des comportements asociaux dans les écoles, y compris le non-respect des règles de la classe ».

Sur le plan éducatif, les différents partenaires pointent le fait que les jeunes ont moins appris qu’ils ne l’auraient fait au cours d’une année normale. « Les élèves qui sont passés dans la classe supérieure l’ont souvent fait sans avoir été suffisamment préparés et sans avoir acquis les connaissances nécessaires. Cela peut engendrer des lacunes en matière de connaissances susceptibles d’avoir un impact sur la poursuite de leur scolarité, leurs résultats aux examens de fin d’études et, éventuellement, sur leur performance sur le marché du travail », précise le document.

S’adressant principalement aux enseignants, aux parents et aux divers éducateurs qui travaillent avec les jeunes et qui les soutiennent sur le plan psychologique et scolaire, le Guide Me-Health est téléchargeable en ligne via le site internet de la Région Grand Est : www.grandest.fr

https://www.grandest.fr/wp-content/uploads/2024/04/erasmus-mehealth-guide-de-bonnes-pratiques.pdf

Il dresse également la liste des institutions psychologiques et pédagogiques de la région.

https://www.lasemaine.fr/grand-est-la-sante-mentale-des-adolescents-est-source-dinquietude/