Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Protection de l’enfance un nouveau modèle de prise en charge pour les mineurs protégés victimes de violences

13-05-2024

PAR ELSA BELLANGER -

PUBLIÉ LE 10/05/2024

En préparant l’ouverture à Paris d’un premier centre d’appui à l’enfance, l’association Im’Pactes, fondée par la Pr Céline Gréco, entend offrir aux enfants victimes de violences placés « sous protection » la prise en charge dont ils ont besoin, « en un seul lieu, dans des délais courts mais avec un suivi long ». L’association espère aussi former les professionnels de santé et entamer un déploiement national avec, à terme, un centre par région.

Sans prise en charge médicale précoce, l’espérance de vie des enfants victimes de violences est amputée de vingt ans

Le sort réservé aux enfants victimes de violences (physiques, psychologiques, sexuelles) ou de négligences – de 1 à 6 % des enfants en France – se traduit en années de vie perdues : sans prise en charge médicale précoce, « leur espérance de vie est amputée de vingt ans en moyenne », lâche la Pr Céline Gréco, cheffe du service de médecine de la douleur et de médecine palliative à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris et chercheuse à l’Institut Imagine. « Les violences et les négligences qu’ils ont subies auront des conséquences sur leur santé », insiste-t-elle.

Les risques associés à l’exposition aux violences sont accrus : maladies cardiovasculaires (2,1 fois plus), cancers (2,3 fois plus), insuffisance respiratoire (3,1 fois plus), accident vasculaire cérébral (2 fois plus), diabète (1,4 fois plus), mais aussi démences (11 fois plus), dépression (37 fois plus) ou encore tentative de suicide. Malgré ces séquelles, les quelque 340 000 mineurs vivant « sous protection » en France – dont la moitié, sous la tutelle de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), vit en foyer ou en famille d’accueil – ne bénéficient pas, dans leur immense majorité, de l’accès aux soins somatiques et psychiques et du suivi médical indispensables.

La loi Taquet de février 2022 impose un bilan à l’entrée dans le dispositif et un suivi pour chaque enfant placé sous protection. Mais dans les faits, « seulement 30 % se voient proposer un bilan complet à l’admission et 10 % ont un suivi », rapporte la Pr Gréco. Ces enfants sont les « laissés-pour-compte du système de santé »

L’association IM’PACTES (associationimpactes.fr)