Arrêtons les clichés sur les enfants placés !
26-05-2025
Un enfant placé n’a pas de “starter pack” !
On aimerait parfois croire qu’il y a un profil type. un parcours qu’on pourrait résumer. Mais non. Les enfants placés viennent de partout. De toutes les villes, de tous les milieux, de toutes les cultures. Certains ont grandi dans des quartiers populaires, d’autres dans des maisons cossues.
“Les enfants placés sont turbulents”
Pas forcément, et s'ils le sont, c'est peut-être parce qu'il y a une souffrance qui n'a pas encore pu être exprimée. Leur comportement mérite d’être compris, pas jugé. Derrière chaque agitation, il y a un besoin, une émotion en attente d’écoute.
“Ils viennent de milieux défavorisés”
La maltraitance existe dans toutes les classes sociales. Ce n’est pas la pauvreté qui maltraite, c’est l’absence de soins, d’amour, de sécurité. Croire que seuls les milieux précaires sont concernés, c’est perpétuer un mythe confortable qui invisibilise bien des souffrances.
“Ils sont malheureux”
Bien sûr, le placement est souvent lié à une rupture. Etre séparé de ses parents, même quand ils sont violent est douloureux pour un enfant. Mais il peut aussi être une chance, un espace de reconstruction. Beaucoup d’enfants trouvent dans leur lieu de placement du soutien, de la stabilité, de sécurité. Leur bonheur ne dépend pas uniquement de leur situation, mais de la manière dont on les accompagne, les écoute et les considère.
“Les enfants placés n’ont pas d’avenir”
Dire que les enfants placés n’arriveront à rien, c’est nier les opportunités concrètes qui leur sont souvent proposées. En foyer ou en famille d’accueil, ils peuvent bénéficier d’un accompagnement vers des formations, des apprentissages professionnels, un vrai projet d’avenir. Ce n’est pas un frein à la réussite, c’est parfois ce qui la rend possible.
“Ils finiront comme leurs parents”
Ce cliché est un poison. Il nie tout effort, toute volonté, tout rêve que ces enfants peuvent porter. Ce n’est pas parce qu’un parent a failli que l’enfant est condamné. Ce n’est pas l’héritage du sang qui décide d’un destin, mais ce qu’on en fait. Les enfants placés ne sont pas définis par leur passé, mais par ce qu’ils choisissent de construire. Beaucoup brisent les cycles, s’émancipent, créent un avenir qu’on ne leur croyait pas possible.
“Les enfants placés coûtent cher “
Dire que les enfants placés coûtent cher à la société, c’est oublier que protéger un enfant n’est pas un luxe mais une nécessité. Accompagnement éducatif, suivi psychologique, accès à la formation : ce ne sont pas des dépenses inutiles, ce sont des fondations. Une société qui prend soin de ses enfants les plus vulnérables, c’est une société qui se tient debout. Le vrai coût, c’est de les abandonner.
Ce qu’ils ont en commun, c’est le besoin d’être protégé.
On ne devient pas enfant placé par ce qu’on “vient d’un certain milieu”. On le devient parce qu’un jour, les conditions de vie ne permettent plus de grandir sereinement.