Association d'Assistants Familiaux Lorrains

« il faut être précis, mais ce n’est pas difficile », avec « psychotuto », lumni parle santé mentale aux ados

17-06-2025

Lundi, la plateforme éducative de France Télévisions Lumni a mis en ligne « Psychotuto », une websérie autour de la santé mentale à destination des 11-15 ans

L'essentiel

Depuis lundi, la websérie « Psychotuto » est disponible sur Lumni et France.tv.

Au fil de 25 courts épisodes, ce programme s’empare de différents sujets autour de la santé mentale, à destination des 11-15 ans.

« Les ados sont les adultes de demain. On a besoin de les équiper pour savoir que dans la vie, la santé mentale, c’est comme la santé somatique, il faut en prendre soin », explique Evandelia Valladier, psychologue clinicienne à l’hôpital Necker, qui a participé à l’élaboration de « Psychotuto »

Quand on est adulte, il est parfois difficile de comprendre ce que l’on ressent et ce qui nous traverse. De savoir, par exemple, quand un petit coup de mou cache en réalité une dépression. Et ce n’est pas plus facile quand on est un ado, en pleine construction et tempête émotionnelle.

Après la sexualité et les réseaux sociaux, Lumni complète sa collection de ses « tutos de la Gen Z » en s’emparant du sujet de la santé mentale avec sa nouvelle websérie « Psychotuto », à destination des 11-15 ans.

Au fil de 25 épisodes de 5 minutes environ (disponible aussi sur France.tv ), Eddy Moniot et Roxane Bret, les deux présentateurs du programme, abordent diverses questions, comme les troubles alimentaires, l’anxiété, le harcèlement ou encore la peur de l’avenir. L’objectif ? Informer, donner des ressources et des clés pour son bien-être, le tout « sans tabou et à hauteur d’ado ».

« Les ados sont les adultes de demain »

Pourquoi est-ce important de parler de ces sujets auprès de ce jeune public ? Déjà parce que l’adolescence est une période charnière de la vie, avec son festival de réjouissances : le corps en mutation, la grande bamboche des hormones… Il y a aussi les changements d’ordre psychologiques et relationnels qui peuvent bouleverser les ados et les rendre plus vulnérables. Sans oublier l’environnement et le monde dans lesquels ils grandissent (citons pêle-mêle les guerres, le réchauffement climatique…), qui, on ne va pas se mentir, ne permettent pas d’entrevoir l’avenir de façon la plus sereine possible.

Désignée grande cause nationale 2025 par le gouvernement, la santé mentale est au cœur des préoccupations depuis la pandémie du Covid-19. « Il y a eu une grosse avancée en termes de prise de conscience parce que tout le monde s’est retrouvé enfermé chez soi, confronté à soi-même et probablement à ses difficultés psychiques », explique Evandelia Valladier, psychologue clinicienne à l’hôpital Necker, qui a participé à l’élaboration de « Psychotuto ».

En parallèle, on a également ouvert les yeux sur le peu de prévention autour de ces sujets. « Depuis cinq ans, le grand public se rend compte à quel point c’est difficile de prendre soin de sa santé mentale quand on n’en a jamais entendu parler au cours de sa vie », confirme Evandelia Valladier. D’où l’importance d’évoquer le sujet au plus tôt.

« Les ados sont les adultes de demain, souligne la psychologue clinicienne. On a besoin de les équiper pour savoir que dans la vie, la santé mentale, c’est comme la santé somatique, il faut en prendre soin. Et, au même titre, on peut avoir des troubles, des maladies. » Elle ajoute : « Plus on les sensibilise tôt, plus ça a des répercussions sur leur avenir et sur leur développement. Si dès le début, on arrive à leur dire, "tu vas pouvoir traverser des situations difficiles, voici les ressources à ta disposition", c’est quand même une clé indispensable pour devenir un adulte qui va bien ».

Dédramatiser la santé mentale

Sur Lumni, « Psychotuto » se penche sur une multitude de sujets : « Je n’ai plus le moral : que faire ? » « Le TDAH, ça veut dire quoi ? » « C’est quoi une vraie amitié ? »… Autant de questions auxquelles répondent les comédiens Eddy Moniot et Roxane Bret dans différentes mises en scène reprenant les codes de la Gen Z, comme les formats courts des réseaux sociaux ou des vidéos YouTube. On y retrouve des petites saynètes qui viennent illustrer des situations ou des concepts mais aussi des séquences où le duo s’adresse directement aux ados, façon live.

Le but est bien entendu de capter l’attention de ce jeune public, lui donner des mots pour décrypter ses émotions, faire de la prévention mais aussi transmettre des conseils et des ressources. « On a vraiment voulu faire passer des informations très concrètes et très claires sur la santé mentale, sur les dangers que peut rencontrer un adolescent, les difficultés auxquelles il va être confronté, comment les résoudre, vers qui trouver de l’aide. C’est à la fois accessible, ça donne envie et ça dédramatise la santé mentale », estime la psychologue Evandelia Valladier.

Certaines thématiques peuvent paraître plus difficiles à appréhender que d’autres, comme les pensées suicidaires, le deuil ou encore le fait de se faire du mal à soi-même. « Nous ne sommes justement pas là pour avoir peur mais pour aborder les choses, répond Maïtena Biraben, qui, avec Alexandra Crucq, produit le programme avec leur société Mesdames Productions. C’est exigeant, il faut être précis, mais ce n’est pas difficile. Il n’y a pas d’inquiétude, d’angoisse ou de peur mais de la réflexion pour que le sujet soit abordé à la hauteur de ceux qui vont nous entendre, avec les mots qu’ils peuvent entendre et comprendre ».

A destination des ados, « Psychotuto » peut se montrer tout aussi instructif pour les adultes. Le programme peut aider les parents à trouver des ressources pour aider leurs enfants mais aussi les mots pour établir un dialogue parfois difficile. « C’est important de passer du temps avec son ado, de lui demander comment il va, rappelle la psychologue clinicienne Evandelia Valladier. Mais très simplement, sans parler de nos inquiétudes. Ce qui est dur pour l’adulte c’est de ne pas projeter sa propre inquiétude de parent. Il faut juste être disponible, poser des questions ouvertes. Plus on est dans le lien avec son ado, plus il va venir solliciter des conseils auprès de l’adulte. »