Longwy famille d’accueil : laurent et madeleine offrent une pause précieuse pour les enfants placés
22-09-2025
Fin 2021, selon une enquête sur l’Aide sociale de la DREES, 74 700 mineurs ou jeunes majeurs confiés à l’ASE vivaient en famille d’accueil en France métropolitaine. Laurent, 52 ans, et sa femme Madeleine font partie de ces familles depuis plus de dix ans. Ensemble, ils accueillent à plein temps cinq enfants dans leur maison à la campagne. Un engagement discret, mais essentiel.
Anaïs Riffi - 27 juin 2025
Dans le salon familial, les jouets côtoient les plannings accrochés au frigo. À chaque ligne, un rendez-vous : orthophoniste, visite médicale, rencontre avec un éducateur. Le quotidien de Laurent et Madeleine est minuté, presque militaire. Depuis 2023, Laurent, ancien cadre dans la restauration, a quitté le Luxembourg pour s’engager aux côtés de sa femme dans un tout autre univers : celui de la protection de l’enfance.
Une vocation encadrée
Madeleine, elle, a entamé sa reconversion dès 2012. D’abord assistante maternelle, elle a franchi le pas vers l’accueil familial à temps plein. « Ça nous est venu naturellement », confie le couple. Tous deux ont élevé leurs trois enfants, aujourd’hui adultes. La maison est restée grande. Elle s’est ouverte aux enfants placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), sur décision d’un juge.
Pour devenir famille d’accueil, la procédure est longue. « Il faut compter un an : réunions, formation, agrément… Il y a même un examen, niveau bac », explique Laurent. L’agrément n’est qu’un début. Être disponible, adaptable, poser un cadre sans rigidité : les qualités attendues dépassent les compétences scolaires. « On ne peut pas faire ce métier si on a un autre emploi. Il faut être là, tout le temps. »
Une stabilité passagère
Les enfants restent rarement plus de deux ans. « C’est la règle, mais il y a des exceptions. Une petite est chez nous depuis presque sa naissance, elle a dix ans maintenant », précise le couple. La séparation, parfois vers l’adoption ou un retour en famille, ne se fait jamais brutalement. « On est là pour les aider à passer un cap, leur offrir une stabilité avant la suite. On les prépare », rassure Madeleine.
Les départs peuvent avoir un effet domino : « Quand l’un s’en va, ça perturbe les autres. Alors on anticipe. » Le couple prend aussi le temps de partir en vacances tous ensemble, pour renforcer les liens. Une forme de fratrie naît, même temporairement.
Une mission difficile à transmettre
Le métier peine à recruter. « On est à la frontière, il faut de l’espace, et l’immobilier coûte cher », regrette Laurent. L’accueil ne s’improvise pas : chaque enfant doit avoir sa propre chambre. La Protection maternelle infantile (PMI) assure le suivi et effectue des visites régulières. Le Département ou une association est l’employeur, selon les cas. La rémunération varie, mais les frais liés aux enfants sont pris en charge : soins, habits, trajets.