Santé mentale des mineurs : une urgence pour l’avenir

22-09-2025

Frédérick Macé

Un rapport parlementaire publié début juillet par la députée mosellane Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons) et la députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI, Haute-Garonne) a lancé une nouvelle alerte sur la santé mentale des mineurs. Cette dernière, érigée pour 2025 grande cause nationale, souffre plus que jamais de mesures concrètes. Les deux députées martèlent l’urgence de remédier à « l’écart grandissant » entre les besoins de santé qui explosent et l’offre de soins exsangue.

En cause, le manque de pédopsychiatre, des postes de psychiatrie vacants dans les hôpitaux publics et des disparités criantes entre les territoires. Sans parler du manque patent d’infirmières dans les établissements scolaires. Dans son budget 2026, le gouvernement serait bien inspiré de ne pas faire l’économie des 54 préconisations contenues dans le rapport parlementaire. La régulation de l’utilisation des écrans, dont l’impact sur la santé mentale des jeunes est connu , décidée par le gouvernement scolaire va dans le bon sens.

À compter de la rentrée de septembre, l’usage du téléphone portable dans les collèges publics sera interdit. Le bras de fer engagé par les pouvoirs publics avec les sites pornographiques afin de contrôler l’âge d’accès, participe de cette prise de conscience. Reste au président de la République à aller au bout de sa proposition en interdisant les réseaux sociaux aux moins de 15 ans.

Il en va aussi d’une responsabilité collective à prendre en compte la parole des jeunes : ne plus regarder ailleurs quand un jeune, et notamment une jeune fille aux troubles souvent plus intériorisés, nous dit « Je n’en peux plus ». L’autre responsabilité des adultes vis-à-vis des adolescents repose sur la promesse du lendemain. Une représentation trop négative de l’avenir nourrit sans aucun doute leurs difficultés. Une vie adulte active et heureuse est possible pour nos enfants. À condition de s’en donner les moyens.