Association d'Assistants Familiaux Lorrains

"on se sent un peu seul parfois dans ce métier" : en moselle, une maison d'accueil permet aux assistants familiaux d'échanger sur leur quotidien

22-09-2025

Une seconde Maf, comme on les appelle aussi, ouvre ses portes lundi dans le Bas-Rhin. Cette structure, qui existe déjà à Thionville (Moselle), accueille des groupes de parole dans lesquels des assistants familiaux peuvent apprendre de leurs expériences respectives et mieux faire connaître leur métier.

8 commentaires Article rédigé par franceinfo - Alexandre Rubin Radio France Publié le 31/08/2025 07:30Temps de lecture : 3min

Ce n'est que la deuxième structure de ce type en France. Une maison d'accueil familial (Maf) doit ouvrir ses portes lundi 1er septembre à Schirmeck (Bas-Rhin). Un dispositif qui existe déjà à Thionville, en Moselle. Cette maison est un lieu où les assistantes familiales d'un même secteur géographique se retrouvent dans des groupes de parole pour échanger, mais aussi faire la promotion de ce métier en pénurie.

Trois assistantes familiales se retrouvent ce matin-là autour de la table. Il y a aussi une éducatrice, une assistante sociale qui suit ces familles d’accueil et un psychologue qui anime le groupe. Le thème du jour : comment réagir quand un enfant pousse ces assistantes en dehors de leur zone de confort ?

Mais c’est surtout le moment d’échanger, de partager entre familles d’accueil autour de problématiques parfois similaires. Marie-Christine garde un petit Léon, 5 ans, depuis quatre mois seulement, c’est son tout premier accueil. "C'est vrai que j'ai beaucoup de questions, et là, je peux les poser, estime-t-elle. On se retrouve avec d'autres assistants familiaux qui, eux, ont plus d'expérience que moi et peuvent m'aider sur certains cas. Parce qu'on se sent un peu seul parfois dans ce métier."

Avec des conseils concrets donnés aux assistantes familiales. "Léo avait du mal à rester cinq, dix minutes à se poser. Ici, ils utilisent un 'timer', l'enfant peut voir le temps s'écouler, explique-t-elle. J'en ai acheté un, comme ça, on travaille beaucoup avec le 'timer'."

Un métier “pas compris”

Cette maison d’accueil familial est donc très précieuse. À l’intérieur, il y a des dessins accrochés aux murs, beaucoup de couleurs, tout est décoré pour faire oublier l’aspect parfois pesant de la situation de l’enfant. "C'est un métier qui n'est pas connu, pas compris, déplore Sarah, assistante familiale depuis plus d’un an. Je ressens aussi le jugement des parents qui ont des enfants normaux", qui disent par exemple que "de toute façon, lui, il va être terrible parce que c'est un enfant placé", illustre Sarah.

“Il y a des étiquettes, donc on ne peut pas forcément en discuter avec des parents qui ne comprennent pas notre quotidien. En plus, on est tenus au secret professionnel donc on n'a pas forcément le droit de parler de la vie de l'enfant.”

Sarah, assistante familiale

à franceinfo

Comme partout en France, le nombre d’assistants familiaux baisse aussi en Moselle. C'est le constat que fait Mélanie Germain, assistante sociale en charge de la formation et de l’accompagnement de ces familles d’accueil du département. "On a beaucoup de collègues assistantes familiales qui partent en retraite, donc on a de grosses difficultés pour recruter et maintenir notre nombre d'assistants familiaux en Moselle, déplore-t-elle. À l'heure d'aujourd'hui, dans le département, on a une Maf, et on souhaiterait en avoir plus, pour que tous les assistants familiaux puissent bénéficier de cet accompagnement-là."

En plus de ces groupes de parole, la maison d'accueil familial de Thionville organise aussi des rencontres entre parents et enfants placés en famille d'accueil.