Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Un jeune français sur quatre serait en dépression, selon un sondage

22-09-2025

Publié le 02/09/2025

Un sondage réalisé par la Mutualité française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram dresse un constat inquiétant de la santé mentale des jeunes, avec de fortes disparités territoriales.

Un jeune Français de 15 à 29 ans sur quatre souffrirait de dépression, selon un sondage publié ce 2 septembre par la Mutualité française, l'Institut Montaigne, think-tank libéral et l'Institut Terram, qui pointe aussi les limites des réponses publiques aux problèmes de santé mentale.

Ce sondage intitulé, Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer, réalisé au printemps 2025 via un questionnaire en ligne, a été mené auprès d'un échantillon de 5 633 jeunes âgés de 15 à 29 ans représentatif de la population française, Outre-Mer compris. Outre 23 questions, ils ont répondu à un questionnaire souvent utilisé par les soignants pour évaluer les épisodes dépressifs (PHQ-9).

Comme nombre d'études sanitaires l'ont déjà documenté, adolescents et jeunes adultes français sont nombreux à connaître des troubles mentaux, une tendance accentuée depuis l'ère Covid. Si la pandémie ne semble pas avoir provoqué de hausse durable de l’anxiété (qui reste à un taux élevé) selon une étude de Santé publique France, il en est différemment pour la dépression.

Un jeune sur trois a eu des idées suicidaires ou envie de se faire du mal

Selon le sondage dévoilé d’abord par Ici (France Bleu) puis disponible en ligne, 14 % des jeunes se déclarent en mauvaise santé mentale, contre 64 % se disant aller bien. Mais un jeune sur quatre (25 %) apparaît en dépression, d'après l'autoévaluation avec le questionnaire PHQ-9. Plus de huit jeunes sur dix affirment aussi s'être sentis fatigués ou manquer d'énergie dans les deux dernières semaines.

Plus de six sur dix se disent tristes, déprimés ou désespérés, près d'un sur trois (31 %) affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisager de se faire du mal. À l'unisson d'autres enquêtes, les jeunes femmes apparaissent plus touchées : 27 % souffriraient de dépression, contre 22 % des jeunes hommes.

Les réponses confirment de nombreuses disparités territoriales, avec 39 % des jeunes ultramarins qui seraient atteints de dépression, contre 25 % en moyenne pour toute la France. Cette proportion grimpe même à 52 % en Guyane et à 44 % en Martinique, contre 19 % en Bourgogne Franche-Comté et 28 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les jeunes urbains sont les plus touchés : 27 % sont en dépression, contre 20 % en zone rurale. Le sentiment de tristesse ou de désespoir touche 64 % des jeunes en métropole, contre 54 % en milieu rural.

Des dispositifs « fragmentés », « peu lisibles » et « difficilement accessibles »

Dans une année où la santé mentale est « grande cause nationale », le sondage pointe aussi les limites des réponses publiques, dont des « dispositifs fragmentés », « peu lisibles », « difficilement accessibles ».

Seuls 38 % des jeunes ont ainsi déjà parlé de leur santé mentale avec un professionnel. Et 19 % qui ressentaient le besoin de consulter n'ont pas franchi le pas, évoquant la peur du jugement (24 %), le coût (17 %) ou l'impression que cela ne va pas les aider (18 %).

Dans les départements d’Outre-mer, où les indicateurs de souffrances psychiques sont les plus préoccupants, le recours aux soins est encore plus limité : 30 % seulement des jeunes ont consulté un professionnel.

La sonnette d’alarme a été tirée à de nombreuses reprises lors de la pandémie et des mesures ont été mises en place par des acteurs publics et privés, notamment « Mon parcours psy » en 2022 devenu « Mon soutien psy » en 2023 avec le remboursement de séances chez le psychologue par l’Assurance-maladie, mais qui peine à convaincre.

Le gouvernement a dévoilé en juin un plan pour mieux repérer et soigner les troubles psychiques, ainsi que pour rendre plus attractive la psychiatrie publique, sans convaincre nombre de soignants qui ont regretté des mesures insuffisantes et un flou sur les moyens financiers.