Sos villages d’enfants recrute des mamans et papas pour son lieu d’accueil de besançon
08-12-2025
Doubs
« Assurer la stabilité affective » : SOS Villages d’enfants recrute des mamans et papas pour son lieu d’accueil de Besançon
Le village de la capitale comtoise ouvrira l’été prochain à la place des anciens haras. Comme l’autre ensemble, prévu, lui, début 2027 à L’Isle-sur-le-Doubs, il accueillera une cinquantaine d’enfants, des fratries, orphelines ou placées par la justice. Des postes d’éducateurs et aides familiaux sont déjà ouverts. Gros plan sur ces métiers particuliers, ce mercredi 22 octobre, à France Travail.
Propos recueillis par Sophie Dougnac - 14 oct. 2025
Le futur village d’enfants de Besançon ne devrait ouvrir les portes de ses neuf maisons individuelles (pouvant accueillir chacune de 4 à 5 enfants) qu’à l’été prochain. Mais d’ores et déjà, la fondation SOS Villages d’enfants France a lancé le recrutement d’une vingtaine de postes, soit la moitié de l’effectif global. Le 22 octobre prochain, au sein de l’agence France Travail de Besançon, l’organisation, qui gérera les lieux, les anciens haras, que le Département du Doubs adapte actuellement, organise une journée dédiée. Elle recherche des éducateurs et aides familiaux. Le point avec Marion David, responsable nationale du recrutement au sein de l’association.
Vous existez depuis 70 ans et avez 22 villages d’enfants en France. Vous arrivez dans le Doubs l’an prochain mais recrutez déjà. Est-ce une démarche classique pour vous ?
« Oui. Nous avons besoin, pour chaque village, d’une quarantaine de personnes avec une grande diversité de postes : directeur, psychologues, agents d’entretien, secrétaires, etc. La moitié d’entre eux sont des éducateurs et aides familiaux qui s’occupent directement, dans les maisons, des enfants confiés par l’aide sociale à l’enfance. Pour eux, le processus de recrutement, avec des entretiens individuels, des rencontres avec les psychologues, une immersion cinq jours dans un village d’enfants, est assez long. Nous commençons donc dix mois à l’avance. »
« Il faut être capable d’un engagement sur le long terme »
Quel est le travail et quelle différence entre l’éducateur familial et l’aide familial ?
« Le premier (à partir de 32 000 € de rémunération annuelle) se charge, exactement comme une maman ou un papa d’une famille monoparentale, d’une fratrie durant trois semaines, 24 heures sur 24 : devoirs, repas, courses, ménage, budget, etc. L’aide familial (à partir de 27 000 € annuels) prend le relais pendant la dizaine de jours de congé de l’éducateur. Un peu comme une tatie qui suppléerait une maman. Il n’y a pas de rapport hiérarchique entre les deux, ils fonctionnent en binôme, avec les mêmes responsabilités. Ce sont les référents. L’éducateur va simplement prendre plus de place dans la vie de l’enfant. »
Quelles compétences, quels diplômes ?
« Un seul impératif : avoir un casier judiciaire vierge. Sinon, nous demandons simplement un niveau CAP/BEP afin de pouvoir accompagner la scolarité des enfants durant un certain temps et le permis de conduire pour les véhiculer. Le rythme de travail est particulier, bien sûr, et ne convient pas à tout le monde, de même que s’occuper d’enfants parfois victimes de violences. Je précise toutefois qu’il y a un accompagnement, du tutorat, des groupes de soutien. Être capable de travailler en équipe, d’être organisé, ainsi qu’avoir des capacités à créer du lien et à prendre du recul sont, à mon sens, des atouts. »
Y a-t-il un profil type de maman ou papa SOS Villages d’enfants ?
« Il y a vingt ans, c’était le cas : nous avions beaucoup de mères de famille de cinquante ans. Cela reste d’excellentes candidates mais nous avons aussi des hommes, des jeunes de 25 ans, des anciens facteurs, DRH ou artisans qui veulent donner ou retrouver du sens, souvent après le départ de leurs propres enfants de la maison. L’important est que ce soit des personnes capables d’un engagement sur le long terme puisque les enfants placés chez nous, les fratries, y restent en moyenne 6 ans : il faut être capable de leur assurer une stabilité affective durant tout ce temps. »
Le secteur de l’aide sociale à l’enfance est en crise, les familles d’accueil « classiques » de plus en plus difficiles à trouver. Vous avez, vous aussi, du mal à recruter ?
« Moins que s’il s’agissait de trouver des travailleurs sociaux mais nous avons aussi des difficultés, les métiers n’étant pas assez valorisés. Cela dit, en 2023, nous avons ouvert deux villages dans l’Allier sans aucun mal ; les candidatures ont été nombreuses. »