Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Les familles d'accueil des enfants placés demandent une meilleure rémunération comme le prévoit la loi taquet

08-12-2025

Une soixantaine d'assistantes familiales ont manifesté devant l'hôtel du Département de l'Hérault ce lundi. Elles demandent l'application de la loi Taquet de 2022 dont l'objectif était d'améliorer la situations des enfants pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance.

Les assistants familiaux se sont rassemblés devant le siège du Conseil départemental de l'Hérault ce lundi 13 octobre matin. Les familles d'accueil dénoncent une mauvaise application de la loi Taquet par le Département à leur détriment. Cette loi qui date de 2022 avait pour objectif d'améliorer la situation des enfants protégés par l'Aide sociale à l'enfance.

Le texte prévoit notamment une sécurisation financière des familles qui accueillent les enfants placés. Cette rémunération passe par un SMIC par enfant et une indemnité d'attente entre deux placements d'enfants, pour compenser l'absence d'enfant. Aujourd'hui, le Conseil département de l'Hérault n'applique pas complètement cette loi et notamment sur le volet de l'indemnité d'attente.

Dans l'Hérault, elle n'est payée que s'il n'y a plus d'enfant du tout dans la famille. "C'est invivable ! selon Benjamin Karchen, cosecrétaire général de la CGT pour les personnels du Conseil départemental. Comment peut-on bien protéger les enfants en dégradant les conditions de travail des assistants familiaux ? Prenons l'exemple d'une famille avec trois agréments : si deux enfants partent, elle ne recevra qu'un Smic pour l'enfant qui reste et s'il n'y a plus d'enfant, elle passe de 3.400 euros par mois environ à 800 euros. Quel autre métier accepterait ces conditions ?

Selon les assistantes familiales présentes à la manifestation, cette dégradation supplémentaire de leurs conditions de travail explique le manque de familles d'accueil actuel. En cinq ans, elles sont passées de 800 à 600 dans le département.

"Si on est précaire, on ne peut pas s'occuper des enfants correctement"

Sandra accueille deux enfants de 6 et 9 ans et elle considère qu'elle ne peut pas bien s'occuper des enfants si elle-même reste dans la précarité : "Si nous sommes dans une situation précaire, on ne peut pas s'occuper correctement des enfants et pourtant, le but c'est que les enfants soient a minima considérés comme des enfants lambda. Tout le monde veut faire des économies, mais nous, on ne peut pas parler d'économies, on parle d'enfants, on n'est pas en train de travailler avec un ordinateur, une voiture ou une baguette de pain, on travaille avec des enfants. C'est 24 heures sur 24, c'est les nuits, quand ils ont un accident ou quoi que ce soit, c'est nous. Aujourd'hui, il faut que notre profession soit reconnue comme une vraie profession médico-sociale."

"Les petits qu'on accueille sont les oubliés de la République, c'est tout !"

Patricia, assistante familiale, va dans le même sens, pour elle, leur métier n'est pas reconnu et "c'est de la maltraitance pour les enfants, on est la dernière roue de la charrette de tout ce système, on est surchargé de travail et on n'est pas accompagné, on doit se débrouiller pour trouver des relais si on veut prendre des congés, si on fait des demandes de psychologue pour ces enfants qui ont vécu des choses difficiles, si ça dépasse de quelques euros, c'est pas pris en charge, les sorties scolaires ne sont pas prises en charge, c'est les oubliés de la République les petits qu'on accueille c'est tout".

Une délégation d’assistantes familiales a été reçue par le Conseil départemental de l'Hérault. une nouvelle rencontre est prévue fin novembre selon le Département, qui indique dans un communiqué : "Des solutions adaptées devront être recherchées, afin de répondre à la fois aux interrogations des assistantes familiales (ASFAM) et aux exigences de la collectivité départementale", comprenez les exigences budgétaires.