Le système de protection des enfants maltraités craque. les révélations sur des violences dans les institutions ou les familles d’accueil - prostitution, agressions, négligences, suicides - se multiplient. les travailleurs sociaux sont épuisés. les magist
19-12-2025
Coûteuse et insatisfaisante : l’Aide sociale à l’enfance, cette machine à 12 milliards d’euros à réformer d’urgence
ENTRETIEN CROISÉ - Augmentation du nombre de placements, augmentation du nombre de mineurs isolés, manque de suivi de la scolarité, de la santé des enfants placés. La liste des maux de l’ASE ne cesse de s’allonger.
Chaque année, l’Aide sociale à l’enfance coûte entre 10 et 12 milliards d’euros aux départements. Or faute d’un pilotage clair, cette institution chargée de protéger les mineurs maltraités, produit aussi des drames. Isabelle Santiago, députée socialiste et rapporteure de la commission d’enquête sur les manquements de l’ASE et Céline Greco, ancienne enfant placée, médecin et directrice de l’association Im’pactes, en charge des premiers centres dédiés à la santé de ces enfants, esquissent des pistes d’économies et d’investissements.
À ce jour, on estime que l’ASE coûte entre 10 à 12 milliards d’euros/an aux départements. Or cette politique est jugée inefficace voire néfaste. Peut-on parler d’une dépense inutile ?
Céline Greco. - Si je n’avais pas été placée, je serais morte. Donc bien sûr que l’ASE a du sens. Mais à ce jour, elle est plus qu’insatisfaisante, en particulier sur le plan de la santé et de la scolarité. 45% des jeunes sans abri de moins de 25 ans sont d’anciens enfants placés. Seuls 1% des jeunes de l’ASE s’engagent dans des études longues. 90% n’ont pas de suivi médical. Ils sont 8 fois plus hospitalisés et ce, deux fois plus longtemps, que les enfants en population générale.